Anti-gaspillage et mode : qu’en est-il vraiment ?
Mode jetable ou fast-fashion, c’est une pratique très répandue en ce moment alors que son effet est néfaste pour la planète. Face à la surconsommation de la population au niveau du secteur textile, les entités responsables essayent de trouver une alternative à long terme pour lutter contre ce gaspillage. Quelles sont les décisions prises afin de limiter les impacts de cette surconsommation vestimentaire sur l’écologie ?
Pourquoi limiter la consommation de vêtement ?
Le terme fast-fashion désigne une mode de consommation rapide de vêtements. Leur fabrication rapide en suivant les dernières tendances, permet à leurs producteurs de les vendre à prix réduit auprès des clients. Certes, le concept de mode jetable invite les acheteurs à dépenser plus autour des accessoires et prêts-à-porter. Déjà qu’une marque lance au minimum 6 nouvelles collections chaque année, que les nouveautés tendance incitent les consommateurs à en acheter davantage.
Selon le rapport de Greenpeace, un Français, achète 10 kg de textile par ans, et loin de les dévaloriser complètement, 80 % de ces vêtements sont jetés dans les ordures ménagères. Cette consommation fast place l’industrie textile à la deuxième place du secteur le plus polluant de la planète après le pétrole. En 2018, France Nature environnement énonce que les Français jettent les habits n’ayant même pas été porté une dizaine de fois. La mode et son industrie ravagent l’environnement, car 2 % des gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère découlent du secteur habillement. Ce taux est l’équivalent de 1,2 milliard de tonnes de gaz par ans.
Des chiffres alarmants sur la surconsommation
D’abord, de la fabrication à l’armoire, un habit parcourt plusieurs kilomètres. Alors, tous types de transports polluants : maritime, aérien et routier, s’enchaînent pour le mener vers le client final. Une fois utilisé, le vêtement entraîne toujours des impacts environnementaux considérables, surtout au moment de son lavage et son séchage. Au nettoyage, il consomme une quantité énorme d’eau, au moins 4 % des réserves en eau potable de la planète. De même, son séchage à la machine dépense l’électricité, quelle que soit la performance de l’appareil.
Néanmoins, après une période plus ou moins longue où les habits ne sont plus vendus, les grandes marques décident de les détruire. Les chiffres exacts de déchet vestimentaire sont entre 10 000 à 20 000 tonnes pour la France. Selon le ministère de la Transition, ce poids équivaut à deux fois la tour Eiffel. D’autant plus, en 2018, la photographie des vêtements neufs lacérés devant le magasin Célio à Rouen entraîne de mauvaises réactions sur les réseaux sociaux. Tout comme le reportage danois accusant le géant H & M de brûler 60 000 tonnes depuis 2013 et 12 000 tonnes lors de l’opération x 27.
Recyclage de vêtements : quelle solution adopter ?
Un projet de loi visant à interdire les invendus non alimentaires a été voté avec succès par les Sénateurs. Le but recherché à travers ces mesures est de lutter contre le gaspillage vestimentaire et l’économie circulaire. Il s’ensuit que tous produits non comestibles, notamment les vêtements, doivent être : soit réutilisés et/ou offerts à titre de don, soit vendus à distance. Cette décision suscite une réflexion écologiste des 150 acteurs de la mode à Biarritz intitulé fashion pact, afin de trouver des alternatives pérennes réduisant l’impact écologique de leur activité.
À part fashion pact, les pratiques suivantes permettent également de limiter les déchets de l’industrie de l’habillement. Leur objectif vise à économiser les prêts-à-porter et à limiter les risques écologiques et sociaux découlant de l’achat de vêtement neuf.
- Faire don des invendus en guise de solidarité ;
- Acheter des vêtements avec des tissus de qualité pour un usage durable ;
- Acheter des habits d’occasion ou de seconde main ;
- Rénover les vêtements ;
- Raccommoder les vêtements abîmés ;
- Louer des vêtements.
Images : parismatch.be ; isal-paris.com